Non pas celui des millions de français et touristes qui se ruent dans les trains pour sillonner l'hexagone mais le mien ! J'ai dit au revoir à ma jolie gare, ce soir, à 19h13 (les horaires de travail des cheminots sont aussi précis que les horaires de trains) pour lui faire une infidélité d'un mois (carrément) et... c'est une bonne chose !
Arrivée sur les genoux dans cette dernière ligne droite, j'abandonne sans scrupules mes trains, mes agents et tous nos voyageurs avec la ferme intention de ne surtout pas y penser pendant les luxueuses semaines à venir. Il faut savoir passer la main ! Nous le faisons à chaque changement de service mais là, la rupture va être totale et... c'est tant mieux !
Pendant ce temps-là, la gare va continuer à vivre sa vie, avec ses habituels soubresauts et convulsions ponctués de calmes plats, les cheminots seront sur le pont, les voyageurs sur les dents, la technique ferroviaire mise à rude épreuve et il y aura inévitablement...
- une majorité de trains à l'heure et pourtant des mécontents ;
- des retards et leurs difficultés existentielles d'évaluations ;
- des enfants perdus ;
- des accidents de personne et leurs conséquences ;
- de l'affluence en ces mois d'été ;
- des objets perdus par tombereaux ;
- des transbordements plus que l'on n'en voudrait ;
- des anecdotes comme l'on n'en vit qu'en gare ;
- des malaises auquel il faudra bien faire face ;
- des trains en cours de préparation ;
- des insultes, coups et gnons... ;
- des clients en rupture de correspondance ;
- des chefs de gare qui s'éclatent à créer des trains supplémentaires ;
- des êtres humains ayant besoin d'aide ;
- des enveloppes régularité à gogo ;
- des stars sur les quais ;
- des alertes à la bombe ;
- ...
Pourtant je serai les doigts de pied en éventail - enfin disons la tête ailleurs - et... c'est plutôt bon signe !
Reprise des émissions fin août : que tout le monde soit en grande forme !
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PS : foin de prémonition de mauvais augure entre le titre de cette chronique et l'illustration ! Je ne résiste tout simplement pas aux dessins parfois féroces de Gérard de Vaal (merci à lui de m'avoir autorisée à piocher dans ses cartons).