Dans la série "parler sans peine les annonces Sncf" voici quelques éclaircissements sur les "difficultés d'acheminement du personnel" qui me font toujours sourire... En préambule, nous rappellerons que 100% des trains ont besoin d'un conducteur pour partir ; qu'hormis certains trains de proximité (Ile-de-France et Ter) il faut aussi impérativement un contrôleur, au minimum, à bord et, enfin, qu'il est de bon goût d'avoir le personnel de la restauration derrière son bar (lorsque celui-ci existe) avant de donner le départ ! A la moindre absence, clic : déclenchement de l'annonce. Peu compréhensible mais bien pratique, celle-ci cache des situations disons... variées !
Evident : des agents coincés dans des trains en retard
Comme tout le monde ici maîtrise désormais parfaitement la notion ferroviaire du demi-tour, je ne m'étale pas sur le fait que lorsque vous avez deux heures de retard à l'arrivée, vous aurez souvent du mal à faire le train suivant de votre programme à l'heure... Deux cas de figure : dans une grande gare, il y a de rares agents de "réserve", conducteurs ou contrôleurs, que l'on pourra envoyer en secours sans attendre les retardataires, dans une petite gare - pas question de bloquer du personnel pour quelques trains par jour - il faudra patienter...
Moins connu : pas moyen d'arriver jusqu'à la gare
Le problème se pose lorsque les agents viennent prendre leur service et qu'il y a un os sur le chemin de la gare. Comme pour tout un chacun : souci de transports en commun, embouteillages ou mauvaises conditions climatiques vont contrarier l'arrivée à l'heure de notre cheminot. Plus tabou : le loupé de taxi car dans certains cas, lorsque les prises de service sont prévues en dehors des horaires civilisés, la Sncf achemine son personnel en taxi. Evidemment il ne faut pas avoir oublié de le commander...
Pas joli-joli : le planning mal monté
26 000 agents "roulants", 14 000 trains par jour : programmer les uns sur les autres n'est pas précisément une synécure. L'exercice est habituel et maîtrisé depuis des décennies ; les erreurs sont très rares (un contrôleur qui doit repartir avant son heure d'arrivée ou - horreur malheur- un train sans agent) vite repérées et corrigées. En revanche, on peut encore rencontrer des points qui coincent : un temps de changement de quai trop court, un délai trop optimiste entre deux trains en correspondance, ...
Officieux : le coup de la panne
Panne d'oreiller ou de réveil, personne n'est à l'abri... Selon si l'agent vient d'émerger chez lui loin de la gare ou au foyer juste à côté, le retard sera plus ou moins important. L'annonce des "difficultés d'acheminement" couvrira - hypocritement ? - l'incident...
Les explications ci-dessus sont, plus ou moins, rangées dans l'ordre décroissant des motifs les plus souvent rencontrés : pas mal non pour une seule petite annonce ???
Rappel des leçons précédentes :
- "votre train est actuellement en cours de préparation"
- "en raison d'un accident de personne"
- "en raison de l'affluence des voyageurs"
PS : merci à Gérard de Vaal et à son coup de crayon !
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