Non Madame, non Monsieur, la chef de gare ne se lasse, ni ne s'ennuie mais confrontée aux mêmes situations tous les jours passe doucement de "nom d'un petit bonhomme !" à "ben tiens, ça faisait longtemps...". Attention : je n'ai pas dit blasée ! Plutôt une sérénité de plus en plus affirmée face aux incidents qui se suivent et se ressemblent ! Soit trois grandes familles d'anecdotes répétitives : les pépins de trains, les aventures des agents et les tribulations des voyageurs. Aujourd'hui : les voyageurs !
Wanted : valises voyageant seules
Le cas est simple : un voyageur s'installe dans son train, dépose sa valise dans le porte-bagages, ses manteau-ordinateur-magazine-mallette à sa place puis repart en gare pour aller s'acheter un sandwich, passer un coup de fil, composter son billet avant de découvrir, en revenant, que... le train est parti avec ses affaires dedans ! Eh oui, c'est rageant... Rien de bien compliqué mais que de temps perdu : faire prévenir le contrôleur pour qu'il parte à la recherche des différents bagages (et que l'on évite aussi le syndrome du colis suspect dans le train) ; se concerter avec lui pour qu'il confie l'ensemble à la gare de destination du client ; prévenir les collègues sur place d'être présents pour réceptionner le tout ; si le titre de transport est aussi resté dans le train : autoriser le voyageur à prendre le suivant (ou l'envoyer en racheter un autre au guichet selon votre sensibilité commerciale) ; lui expliquer comment il pourra récupérer ses biens à l'arrivée : compter une bonne heure de palabres et coups de fil.
On a perdu le You-koun-koun
Dans l'autre sens, les voyageurs à l'arrivée se rendent régulièrement jusqu'au métro ou taxi, voire jusqu'à chez eux, avant de réaliser qu'ils ont oublié quelque chose dans le train. De retour en gare, c'est la panique car il s'agit bien évidemment de sacs à main, ordinateurs ou téléphones portables ; billets d'avion pour lune de miel ; radios, scanners ou Irm ; enveloppe d'argent liquide... du lourd ! Et là, le facteur chance personnelle est déterminant : soit l'objet a été récupéré par quelqu'un d'honnête, soit pas. Dans le premier cas, il aura été confié aux agents de la gare, au service des objets perdus ou à la Police ; dans le deuxième il ne restera aux oublieux que leurs yeux pour pleurer... Mais cela aura pris encore bien du temps aux agents de la gare pour expliquer les processus, vérifier un peu partout que les différents services n'ont rien retrouvé, etc...
Autre option à l'arrivée, tout aussi classique et chronophage : les échanges de valises. M. Dupont se retrouve avec les vêtements et affaires de toilettes d'un inconnu : tant que celui-ci n'aura pas découvert la mésaventure la restitution va être difficile car, en application de la loi de Murphy, les bagages concernés ne sont jamais étiquetés (ce n'est pourtant pas faute d'insister lourdement)... On ne saurait trop conseiller d'éviter résolument les modèles et couleurs trop classiques :)
Le mystère du train invisible
Très angoissant à vos débuts mais désormais bien géré, le cas des voyageurs ayant raté leur train car "il n'a jamais été affiché". Il s'agit neuf fois sur dix de personnes de bonne foi, arrivées en avance en gare, qui ont attendu sagement à proximité du tableau des départs et puis, voyant l'heure passer, ont réalisé que le train était parti sans qu'elles aient vu sa voie affichée. Après avoir vérifié - par acquis de conscience - qu'il n'y avait pas eu de souci à l'affichage, vous en êtes réduite à expliquer à vos clients qu'ils ont du faire une erreur ou être distraits. On proteste, on tempête mais vous avez l'argument suprême : où sont donc passés les 436 (ou 952) autres voyageurs de ce train ??? S'il n'avait pas été affiché tout le monde serait resté en gare donc... donc... donc ? Aucune explication scientifique à ce jour ! On se quitte en général fâchés...
L'inquiétant train fermé
Soyons honnêtes, il est des cas où la Sncf ne facilite pas la vie des voyageurs. Très ordinaire, celui des trains qui partent avec deux rames dont une restera vide (explication technique : nous aurons besoin de cette rame pour le retour - un dimanche soir par exemple - mais à l'aller il n'y a pas beaucoup de demande comme un samedi midi, une des rames sera donc "commerciale" avec des clients et du personnel de bord dedans, l'autre sera "haut le pied" soit vide. Intérêt du truc : on économise un conducteur et de la place sur les lignes, ouuuuuf). Donc : un train composé de deux rames sur un quai ; une des rames est fermée, plongée dans le noir et sur les petits écrans à côté des portes on peut lire "rame inaccessible" ; des écrans sur le quai qui précisent "rame de tête : voitures de 1 à 8 ; rame de queue : ne prend pas de voyageurs" ; des annonces sonores sur le quai qui disent, en gros, la même chose. Il n'empêche qu'un certain nombre de clients restent sur le fameux quai en question après le départ du train car s'étant acharnés à vouloir entrer dans la rame fermée... Bon là chacun fait ce qu'il veut : je comprends les collègues qui considèrent que l'information était
compréhensible et que, tant pis, allez donc racheter un billet mais pour ma part, j'ai tendance à trouver que ce n'est pas si évident que cela et que, zou, un geste commercial "ça fidélise la clientèle" !
Et voila comment on devient un "chef de gare confirmé" :)
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Tu parles des valises voyageant seules, mais j'imagine qu'il doit aussi arriver (plus rarement j'espère) qu'un bon père de famille descende à quai et revienne pour découvrir le train parti avec le reste de sa famille à bord... :~)
Rédigé par : Tant-Bourrin | 02 mai 2008 à 14:22
Il m'est arrivé une fois il y a quelques années à Austerlitz, de prendre un train pour Brive où il y avait deux voitures n°1, deux voitures n°2, etc, toutes ouvertes... Et les agents SNCF sont arrivés un peu tard pour expliquer selon nos billets, notre destination, dans quelle voiture monter. Bref, un beau bazar !
Rédigé par : Cristophe | 02 mai 2008 à 15:08
J'ai connu une rame de tgv dont les numéros de voitures ont changé une fois que nous étions arrivés au bout du quai ; résultat : revenir sur ses pas pour s'installer dans la bonne voiture.
Nous avons testé aussi l'oubli du sac à main sur le banc de la gare ouverte au trafic mais sans guichet. Après une fouille systématique dudit sac et une véritable enquête, nous avons réussi à contacter la propriétaire, remis le sac au mécano du train suivant pour qu'il le lui remette à l'arrivée juste avant sa correspondance. Mission accomplie : ouf !
Rédigé par : Elodie | 03 mai 2008 à 00:13
ma chère chef de gare n'oublions pas les clients pressés de partir en vacance et arrivés à la dernière minute, on lance les bagages, on monte dans le train et on oublie le gamin sur le quai. Une fois sur deux on arrive à arrêter le train mais sinon c'est "chef on a un gamin en panique sur le quai il est en train de dire au revoir à ses parents et au tgv qui devait l'emmener en vacance"
mais la routine n'est jamais au grand jamais installer dans cette gare
Même si les erreur sont toujours les même on restera toujours aussi impressionné par le nombre de clients qui n'ont pas de tête
Rédigé par : xav | 03 mai 2008 à 00:30
Ah la la la, une journée de boulot en ta compagnie, ça doit être fabuleux. les gens sont étourdis ouhla!
Euh si je trouve une grosse enveloppe remplie de thune dans un train, je crois pas que je la rend, je suis d'une malhonnêteté confondante :'(
Rédigé par : a n g e l | 03 mai 2008 à 22:25
@ TB : hélas les familles séparées sur les quais c'est de la grande routine (voir "parents terrribles" au début de ce blog).
@ cristophe : ça le grand bazar on sait faire :)
@ Elodie : c'est beau d'avoir encore une conscience hihi
@ Xav : merci de dire tout haut ce que je pense tout bas !!!!
@ Angel : ben tiens, que celui qui restitue une enveloppe de fric lève la main !!!!
Rédigé par : ophise | 04 mai 2008 à 13:37
Pour les trains "pas affichés", deux hypothèses (mais j'imagine que tu y as songé) : soit les personnes concernées n'ont pas "reconnu" leur train car elles ont vu la destination finale et ce n'était pas la leur (ce train va à Toulouse, je vais à Bordeau, ce n'est pas le mien), soit elles regardaient le panneau "arrivées"... non ?
Rédigé par : Fofo | 04 mai 2008 à 21:42
Pour les affichages, ça m'est arrivé une fois, en moins grave: je vois (à St Lazare) un écran afficher "train xxxx Cherbourg 17Hxx". L'horaire, plus tôt que le mien, m'arrangeant, je vais voir le contrôleur et lui demande où est le train xxxx. Il ne sait pas, et c'est un peu plus tard que j'ai compris que le train xxxx, était en PROVENANCE de, et non à destination de Cherbourg. La différence est subtile sur les écrans, sauf de près: le fond d'écran est d'une couleur (jaune je crois) pour les trains au départ et d'une autre pour les arrivées. C'est évidement écrit dessus, mais en petit, donc pas vraiment lisible de loin.
Bref, l'idée du fond d'écran est bonne(on comprend bien qu'il y a une différence), mais mériterait sans doute quelques explications supplémentaires (pourquoi diable le jaune pour les départs?)
Rédigé par : Javi | 05 mai 2008 à 10:45
Fofo et Javi : ce sont de bonnes pistes de progrès (moi aussi je parle en bois hihi) car, vous avez raison, les voyageurs doivent régulièrement surveiller le panneau... des arrivées !!! Vais réfléchir au truc.
Pour Javi especialement : ton contrôleur il n'était quand même pas au top top parce qu'il y a un truc de cheminots à toute épreuve concernant le sens des trains ! Ceux qui partent de Paris sont toujours avec un numéro impair ; ceux qui y arrivent avec un numéro pair (pair/paris c'est pas exceptionnel comme moyen mémotechnique mais bon...) ! Cela dit je me fais encore avoir parfois hihi
Rédigé par : ophise | 06 mai 2008 à 16:15
J'ai oublié mémé dans le train. Quelqu'un a vu mémé? Mémé! C'est elle qui gardait la valise avé le sandwouich! J'ai faim, maintenant, c'est malin...
Rédigé par : pousse manette | 07 mai 2008 à 10:07
Moi j'ai déjà perdu 2 fois ma carte 12/25 en 3 ans dans le train...jamais retrouvée.
Pourtant sur un Colmar-Strasbourg, ca doit pas être compliqué.
Rédigé par : petitsecouriste | 09 mai 2008 à 10:03
Le coup du train invisible, hilarant ! Il y a des gens d'une passivité... en même temps, ça m'est arrivé, dans certaines administrations, d'attendre bêtement mon tour, alors qu'il faut jouer des coudes et devancer l'appel. La vie est une jungle, et les gares en sont un bel exemple.
Rédigé par : Gwen | 09 mai 2008 à 11:11
J'aime beaucoup ta description de la routine d'une gare.
Cependant, étant parisienne, ta gare est probablement fermée, donc ne fait pas partie de ta routine cette blague amusante qui mérite pourtant d'être mentionnée ; deux trains sur la même voie, non reliés, difficilement différenciables, partant chacun dans un sens à peu de temps d'intervalle. Le tout étant très mal annoncé, très mal renseigné vu que c'est en période de pointe, sans affichage ni annonce de repère (en tout cas j'ai rien vu). Sinon c'est pas drôle.
Vu en Lorraine. A la gare de Nancy, j'ai failli aller à Luxembourg au lieu de Strasbourg. Deux semaines plus tard, à celle de Metz, TER direction Reims, quelqu'un en face de moi s'est rendu compte qu'il n'était pas dans le train pour Verdun... avant le départ de mon TER, mais tout de même trop tard pour prendre ledit train.
Ah, les gares qui n'ont pas assez de voies pour tout leur trafic... ou c'est plus bête que ça ?
Rédigé par : Waterlily | 22 septembre 2008 à 22:54
Tiens ça me fais penser à une petite anecdote d'une amie:
Pile Poile à l'heure ( à la bourre quoi ) pour prendre son train Massy > La rochelle, elle zieute furtivement le panneau d'affichage qui lui indique la voie de son train. (Jusque là tout va bien me direz vous) Elle saute dans le train en question, les portes se ferment, et là, oh surprise, toutes lumière éteintes, vide qui plus est, le train démarre ... (La rien ne va plus) "Heureusement" pour elle, après avoir remonter la totalité des wagons et s'apercevant qu'elle est dans la rame de queue, mon amie arrive à joindre (merci le téléphone portable) sa soeur (policière) qui vient de la déposer à la gare, et celle-ci contacte la gare pour connaître la destination de ce fameux train mystère ... "comment ça le garage???"
Et oui, mon amie est parti direction le garage du MANS !!!!!! Forcement, son vrai train avait du retard et celui dans lequel elle est monté avait eu un petit soucis d'immobilisation sur la voie même du bon train. Chanceuse comme elle est, les agents sncf ont réussis à joindre le conducteur pour qu'il s'arrête en gare du mans et non au garage (la honte:imaginez: "b'jour m'sieurs les mécaniciens, j'suis où là ??").
Le plus drôle fut le désappointement de l'agent d'escale du Mans qui a vu s'arrêter un train fantôme, et en descendre une seule voyageuse !!!!
(elle n'a d'ailleurs rien compris à la situation).
Petite histoire d'autant plus rigolote que l'amie en question est une ayant droit sncf hi hi hi ...
Alors, mon histoire n'est-elle pas digne d'une des tiennes ? ;)
Rédigé par : Lucile | 24 octobre 2008 à 15:34