Attention : les lignes à venir vont à l'encontre du "politiquement correct" jardinier et l'auteur est parfaitement décidée à assumer les conséquences de ses écrits...
Oser se plaindre des orties est désormais une faute de goût et celle qui s'y risque s'expose aux inventaires détaillés des nombreux bienfaits de la belle : en purin, en soupe, en quiche, si l'on en croit ses aficionados : tout est bon dans l'ortie ! Oui mais... pour la malheureuse jardinière du dimanche, affligée d'un trop grand jardin pour être maîtrisé à raison d'un week-end par mois, l'ortie est ... une calamité !!!
Il faut voir la bête (car je dote bien volontiers l'ortie d'une âme, malfaisante n'en déplaise...) proliférer par buissons entiers sans aucun respect ni de la tentative de prairie, ni des essais de plate-bande, ni des hypothèses de massifs... Laissée à elle-même, elle a vite fait de vous dépasser en hauteur ; tondue ou arrachée elle n'a cesse de repousser envers et contre tout, en touffes toujours plus denses... De l'ortie comme mythe de Sisyphe de l'amateur en jardin...
Des esprits instruits finissent par vous donner le truc : il faut "avoir" toute la racine pour s'en débarrasser. Ouiche, la belle idée : pour avoir tiré sur des mètres et des mètres de racine d'ortie, il n'en ressort qu'un enseignement : elle repart de plus belle du moindre millimètre oublié. Je la soupçonne même d'être capable de repartir de rien...
La tonte semble être un bon moyen de contenir l'invasion mais la moindre défaillance technique de l'engin, les quelques jours de pluie qui empêchent l'exercice ou l'absence du propriétaire des lieux sont autant d'opportunités pour la piquante d'agrandir son territoire... Alors, j'avoue ma faute, ma très grande faute, alors que je limite l'utilisation de la chimie dans mon jardin, je me suis trouvée, à de nombreuses reprises qui plus est, à passer un célèbre désherbant "systémique" sur des feuilles d'ortie... au pinceau ! Oui, au pinceau pour ne pas toucher d'autres plantouilles qui trouvent grâce à mes yeux... Le ridicule ne tue pas la jardinière !
Avant de lancer un grand appel dans les nimbes du web à la meilleure recette d'extermination de l'ortie, je souhaite, malgré tout, préciser quelques prises de position :
- de la passion générale pour le purin d'ortie : si j'étais l'heureuse habitante permanente de mon jardin, je ne doute pas que je passerai (malgré l'odeur) du côté des pratiquants de la chose. Mais, ma présence épisodique ne me permet pas de fabriquer puis d'utiliser la mixture... Ce n'est donc pas un refus obtus mais une triste adaptation à mes contraintes parisiennes. Pour preuve de ma bonne foi, j'encourage tout le monde à suivre de près l'affaire de la "guerre de l'ortie" (on aura tout vu) qui fait rage sur le net (et par exemple sur http://www.tela-botanica.org/actu/article1142.html)
- du merveilleux goût des soupes et quiches à l'ortie : il s'avère que pour être cuisinée l'ortie doit être jeune pousse... N'ayant en général affaire qu'à des plantes de 50cm à 1m80 je subodore qu'elles ne feront pas l'affaire et n'ose tenter le diable.
- de l'ortie comme indicateur de la qualité de la terre : hélas, dans un grand classique du livre de jardin "reconnaissez votre type de sol aux herbes qui y poussent naturellement" j'ai bien compris depuis longtemps que j'avais la chance d'avoir une terre exceptionnellement riche puisque s'y complaisent plantin, carotte sauvage, pissenlit, chardon et bien entendu l'héroïne du jour.
- des mauvaises herbes rebaptisées "vagabondes ou adventices" et de leur droit à la vie : il s'avère que, malgré ma hargne, je ne peux m'empêcher de laisser survivre (comme si je pouvais vraiment lutter) quelques touffes d'ortie depuis que je sais qu'elles servent d'hébergement aux coccinelles...
Cela dit, et bien dit, si vous avez un truc pour zigouiller les orties...
Bonjour,
Le seul remède qui "marche" à ma connaissance est d'arracher les orties à la veille d'une bonne gelée. Vous aurez remarquer que lorsque vous les arracher, vous emmener une partie de la racine et la terre en est retournée. N'essayez pas d'avoir toutes les racines mais laissez-les bien à l'air. Elles gèleront et mourront de ce fait. Je n'ai plus de jardin mais lorsque j'avais eu l'occasion de leur appliquer ce traitement, il leur avait fallu deux ans pour reconquérir le terrain. Je n'avais malheureusement pas non plus l'occasion d'être là régulièrement pour veiller à l'arrivée de la gelée. Bonne chance.
Rédigé par : fabilou | 14 novembre 2006 à 23:53
Aaaah !!! Mille mercis : je n'ai lu ce "truc" nulle part (et l'essaierai donc dès l'année prochaine avant les gelée) !!!
Rédigé par : ophise | 15 novembre 2006 à 22:20