Parmi les grandeurs et servitudes du métier de chef de gare, on n'oubliera pas l'encadrement de troupes, plus ou moins nombreuses, qu'il faut encore et toujours encourager à se dévouer pour accueillir nos clients. Reconnaissons tout de suite que nous avons là de grands progrès à faire et fermons le ban de la langue de bois pour passer à la vraie vie : l'accueil c'est pas de la tarte !
Pour les voyageurs : le stress
Alors que prendre le train n'est tout de même plus une grande aventure au 21ème siècle, l'immense majorité des voyageurs occasionnels plonge dans un drôle d'état infantile dès le premier pas en gare... Après étude totalement empirique sans résultats significatifs de quelque sorte, je n'ai que le stress pour expliquer cette bizarre regression d'adultes qui tous les jours travaillent, conduisent une voiture, gèrent leurs comptes en banque, éduquent des enfants, bref : font des choses bien plus compliquées !!! Mais... inquiétude de devoir s'orienter dans un (grand) espace inconnu ; peur de rater le train ; raisons personnelles d'excitation ou de tristesse quand aux motifs du voyage ; besoin de faire confirmer par un humain ce que les papiers et panneaux indiquent : il faut rassurer, informer, préciser, guider, ...
Pour les agents : la routine
A l'opposé, le cheminot est, par définition, comme chez lui dans sa gare. Il en connait les moindres recoins et raccourcis (passez par la cour extérieure vous irez plus vite), les équipements (n'allez pas par là, l'ascenseur est en panne), les pièges (attention c'est la voie C pas la voie G), les astuces (vous trouverez des chariots à bagages à la file d'attente des taxis), etc... Allez comprendre pourquoi ils s'inquiètent tous comme ça les clients ??? Par ailleurs, les questions sont quasiment identiques d'un voyageur à un autre ou alors un peu... brouillées par l'angoisse : "à quelle heure part le train de 15h ?" ou "la voie A c'est celle avec un panneau A ???" ; amusant mais interdit de sourire ou de galéger. Sans oublier que, pressés d'attraper leur train, les voyageurs ont la facheuse tendance d'oublier de dire bonjour ou merci, ce qui tend à contrarier l'agent à qui l'on demande d'appliquer le célèbre SBAM (sourire, bonjour, au revoir, merci)...
Légèrement stressés d'un côté, légèrement blasés de l'autre : on ne part pas sur les meilleures bases...
(à suivre)
Excusez-moi, Madame, c'est bien le blog qui parle de la SNCF ici ? ;~)
Rédigé par : Tant-Bourrin | 15 mars 2007 à 20:49
Bonjour (sourire) Monsieur (Tant-Bourrin), ah je crains que l'on ne vous ait mal aiguillé (!) vous êtes sur le blog qui parle du dur labeur de chef de gare (et toc). Bonne journée Monsieur (salutation "personnalisée) et bon voyage ! (je le fais bien là ???)
Rédigé par : ophise | 15 mars 2007 à 23:23
Ne les accueillez pas trop. Ce sont ces infantilisés-là qui sont mon fond de commencerce ! On attend la suite de ce billet avec impatience !
Rédigé par : dansletgv.com | 16 mars 2007 à 09:22
Chère Chef de Gare
Entre la sncf et moi je dois le dire l'ambiance était froide, il faut bien l'avouer. A ma décharge un TGV kidnappe la partie masculine de mon couple très tôt le matin et ne me le rend que tard le soir, et parfois pas toujours à l'heure.
J'ai une longue liste de dîners brûlés, de soirées seule à devoir convaincre une fille butée de manger sa soupe, prendre son bain, aller au lit, qui pesait lourd sur mon pauvre coeur. Mais c'était avant ce blog, et la découverte du métier de chef de gare, et de toutes ces implications. C'est sûr, maintenant je ne regarderai plus la croute calcinée de mon meilleur chicken pie de la même façon (enfin c'est dommage quand même)
Rédigé par : Une buveuse de thé | 20 mars 2007 à 15:32
as tu remarqué l'ambiance particulière qu'il régne autour des gares, avec leur lôt de marginaux, de routards, qui "zonent" et donnent une couleur particulière aux quartiers qui entourentles gares ... Je mesouviens d'un prof de psy qui pour nous décrire les schizophréne, disait vous savez le grand barbu au regard perdu qui attends un train imaginaire dans le hall de la gare ...
Rédigé par : urgences matin | 24 mars 2007 à 16:46
@ urgences : quand je te dis que nous sommes de grands pourvoyeurs de ton service... (hélas) ! J'en parle un peu dans les chroniques "assistante sociale" et "faune d'une gare" : droles d'endroits en effet pour une drole de population...
Rédigé par : ophise | 24 mars 2007 à 22:05
dali disait que la gare de perpignan est le centre du monde ... j'y ai passé quelques heures dans ma folle jeunesse en attendant un train, j'ai un peu compris ce qu'il avait voulu dire ce jour la !
Rédigé par : urgences matin | 27 mars 2007 à 13:36
Me (re)voilà encore en train de rire (bêtement?)devant mon ordinateur.
Un grand bravo pour toutes ces anecdotes drôles, si réalistes et si bien écrites.
Rédigé par : Victor | 06 juillet 2009 à 13:12