Le b-a ba du métier de chef de gare, la mission qu'il a acceptée et qui confine pour lui au Saint-Graal : faire partir les trains à l'heure ! Dans notre jargon "la ponctualité fait la régularité". Comprenez qu'un train ponctuel au départ aura plus de chances de respecter ses horaires tout au long de sa route et d'arriver à l'heure à son terminus : c'est logique, c'est carré, c'est cheminot. Cet idéal ferroviaire n'est pas une utopie ; l'immense majorité des trains part à l'heure mais la tâche est difficile et parfois bien mal récompensée...
De l'accablement du cheminot qui voit le train bloqué en gare
Différentes causes s'ingénient en effet à empêcher le départ d'un train... Alors que le plus difficile semble avoir été surmonté (les voyageurs sont à bord, le personnel nécessaire aussi, la voie est libre...), il s'avère que le célèbre coup de sifflet reste sans effet et le train à quai... Neuf fois sur dix, c'est un problème de portes : alors que le contrôleur a commandé la fermeture, l'informatique lui signale qu'une porte ne ferme pas ou mal et c'est parti... pour du retard au départ ! Le vice de la chose est qu'il n'y a aucun moyen de le savoir avant de fermer les portes, avant le dernier moment... Autre grand classique : les freins ! Des essais sont effectués sur chaque train au départ et se révèlent parfois infructueux. Le temps de recommencer la procédure entière et vlan encore un train qui ne part pas à l'heure ! A noter que, dans ces deux cas, nos voyageurs sont en général très compréhensifs et supportent assez bien le fait que l'on se refuse à envoyer 500 ou 1000 personnes à 300 km/h avec une porte ouverte ou des freins qui ne fonctionnent pas...
Plus rarement, les trains refusent de s'accoupler ! Non, non rien de sexuel là dedans puisqu'il s'agit simplement de raccorder deux rames (de Tgv par exemple) ensemble pour en faire un train plus grand, contenant plus de voyageurs. Là aussi, la technique nous trahit parfois... Dernier exemple enfin de résistance au départ : la panne informatique. Les trains sont de plus en plus truffés d'électronique et de logiciels avec, malheureusement, les "bugs" et "reset" qui caractérisent ces technologies...
Dans tous les cas, selon la gravité de l'incident et suivant le diagnostic des spécialistes du Matériel, il faudra peut être en arriver à la conclusion, fort désagréable pour le chef de gare, que le train ne pourra jamais partir. A lui les joies du transbordement - mais c'est un chapitre qui mérite une chronique à part entière (ici).
Enfin, il ne serait pas juste de passer sous silence la cause majeure des retards des trains au départ : le voyageur récalcitrant ! A savoir la personne qui, au moment du départ, bloque les portes avec ses bagages, force le passage des agents d'accueil pour monter sans billet, s'accroche à la poignée etc.. etc...
Du désespoir du voyageur qui voit son train partir sans lui
Comme un fait exprès, le chef de gare qui - heureux - voit ses trains partir à l'heure n'est pas pour autant aux bouts de ses peines car, sur le quai, il va devoir subir les foudres des voyageurs arrivés trop tard. Pour bien décortiquer le phénomène, il faut répartir les malchanceux en deux catégories.
. Le cas le plus difficile : les clients sont arrivés sur le quai alors que le train est encore là mais que ses portes sont fermées, après que le sifflet ait retenti. Inutile d'essayer d'attendrir la femme à la casquette : "les portes sont fermées, le train va partir" !!! Avec l'habitude, nous sommes bien conscients que c'est injuste, que la Sncf est en dessous de tout, que la situation est précisément exceptionnelle pour ce voyageur, que nous pourrions faire un geste et que nous n'avons vraiment pas de coeur... Cela dit, soyons clairs : les centaines de personnes qui pourraient elles-aussi nous supplier un jour de rouvrir les portes n'ont pas du tout le même avis une fois installées dans le train ! Et soyons pédagogiques : un train qui ne part pas à l'heure risque fort de ne plus trouver son créneau horaire sur les voies, on le fera patienter le temps de pouvoir le glisser entre deux, et les malheureuses 3 minutes en moyenne qu'aurait coûté notre bon geste se transformeraient inéluctablement en quart d'heure à l'arrivée... Désolée, c'est trop tard, les portes sont fermées !
. La routine : les voyageurs arrivent essouflés et voient disparaître à l'horizon les deux feux rouges à l'arrière du train. Les agents Sncf encore présents sur le quai ont pour mission (si, si !) d'orienter les clients pour la suite - enfin la reprise - de leur voyage. Mais encore faut-il pouvoir approcher : si l'on voit souvent les dames fondre en larmes, il en est aussi, des deux sexes, qui se mettent à hurler, jettent leurs affaires par terre, se jettent eux-même par terre... Courageux mais pas téméraire, le cheminot laisse alors son voyageur à son désespoir, un peu gêné, un peu honteux d'avoir fait son boulot...
A savoir : depuis quelque temps déjà il est imprimé au dos des pochettes à billets que les voyageurs sont priés de se présenter pour le Tgv "deux minutes minimum avant l'heure de départ"... Quand on pense aux délais de présentation dans un aéroport... (je sais je suis partiale, mais ça va mieux en le disant !).
.
il me semble avoir lu quelque part que pour les TGV il fallait se présenter sur le quai 15 minutes avant le départ, 2 minutes ça me semble juste, surtout pour des duplex par exemple ?
Rédigé par : paysages | 20 octobre 2006 à 21:46
2 minutes c'est le désaffichage du train . Autrement dit si on arrive deux minutes en gare avant le départ du train on va le louper parce qu'il n'est plus affcihé et allez donc savoir de qul quai il part! En tous cas telle est la règle mais pour nos habitués , abonnés , ils le localisent quand même et c'est là que l'agent d'escale ppeut souffrir le plus . Allez courage gardons les trains dans leurs "tubes" ils peut leur ariver de croiser tant d'aléas en route
Rédigé par : Boistiere | 24 octobre 2006 à 18:02