Prenez une grande gare parisienne, mélangez les trafics de voyageurs (grandes lignes, transport régional, île-de-france), ajoutez les accompagnateurs mais aussi les habitants du quartier qui passent profiter des commerces, saupoudrez le tout des innombrables personnels qui doivent faire tourner la machine et vous obtenez un site exceptionnel d'observation de nos contemporains et de notre société. Cet espace public ouvert 7 jours sur 7, à peine fermé 3 heures la nuit, est aussi le refuge ou l'aire de jeu d'une faune plus ou moins suprenante qui pose plus ou moins de problèmes...
SDF ou clochards ?
La différence peut paraître minime au passant mais la différence est de taille. Entre les "accidentés de la vie" qui échouent dans une gare pour y trouver un peu de chaleur ainsi que quelques piéces de monnaie et les habitants permanents du lieu, on ne joue pas dans la même cour (de gare - hum). On en vient à se dire qu'il y a un tacite "guide des bonnes manières en gare", avec des règles et des devoirs, et la responsable que je suis se voit bizarrement établir des différences de traitement assez injustifiables entre les uns et les autres. Pourquoi expulser systématiquement ceux qui vont dormir dans la salle d'attente mais fermer les yeux sur celle qui s'est instaurée la guide incontournable du parking ? Certes, la salle d'attente est réservée aux voyageurs munis de billets et la présence de personnes dormant par terre n'est pas acceptable dans le service que nous leur offrons mais suis-je bien sûre que ma clocharde préférée, si elle rend incontestablement service en signalant l'existence de la caisse automatique du parking, n'incommode pas malgré tout la clientèle ??? Délicat exercice de morale...
Pickpockets, caddies-men, visiteurs de train et autres sollicitateurs
Si la foule présente en gare attire, comme ailleurs, les pickpockets il est des spécialisations ferroviaires de la petite délinquance. Les caddies-men s'octroient ainsi l'exclusivité d'un chariot à bagages et proposent aux voyageurs de transporter leurs valises et autres sacs jusqu'à la porte du train contre gratification bien évidemment. Pas grand mal ? Non, mais ces prestations sont proposées par des services compétents et ces transactions officieuses tournent souvent mal au moment du départ du train : interdit !!! Les "visiteurs de train" prennent, pour leur part, les trains d'assaut à l'arrivée et ramassent tous les objets oubliés avant le passage du nettoyage. Inutile de chercher, c'est du vol : interdit !!! Quand à la mendicité en gare, qu'elle soit ostensible (chapitre précédent) ou prétendument officialisée (pseudos collectes pour de grandes causes humanitaires, vraies-fausses associations, avec ou sans remise de reçus sans valeur légale) : interdit !!! Malheureusement, l'interdiction ne suffit pas et, entre le "turn-over" des contrevenants et les autres obligations des forces de l'ordre, seule la vigilance des agents en gare permet de limiter un peu ces pratiques qui persistent jour après jour...
Mais aussi... les "cas" !
Légèrement caché derrière un pilier, un homme "costume-cravate-grisonnant" lit le Figaro... Jusque là rien de remarquable. Sauf... les deux trous percés dans son journal qui lui permettent de surveiller la foule qui passe et plus particulièrement les voyageurs à l'arrivée ! Détective privé ? Mari trompé ? Renseignements généraux ??? Les hypothèses fusent parmi le personnel qui défile discrètement observer son manège, il finira par partir en nous laissant sur notre faim...
Sur un banc, un monsieur très "propre sur lui" avec un chariot à bagages... Toute la gare le sait, le pauvre homme se présente à l'arrivée de tous les trains en provenance de xxx pour accueillir sa femme. Le détail : cela fait deux ans que cela dure ! Et le soir, il repart après avoir rangé son chariot pour revenir fidèlement le lendemain...
Sans oublier : la chorale de militaires qui fait un "boeuf" sur le quai ; les supporters de football ou de rugby qui, vaincus ou vainqueurs, repeignent les quais de leurs vomis ; les pélerins de St Jacques de Compostelle (mendiant leur billet de train) ; les voyageurs affublés de bagages surprenants (des thons entiers, des mannequins taille réelle, des animaux empaillés, ...) ; etc.. etc...
Bienvenue dans le tout petit monde d'une gare...
Je pensais que le coup du journal troué était largement éculé, depuis le temps. Mais au délà de ce mauvais stratagème, quitte à jouer l'espion, il aurait du prendre un vrai journal pour passer le temps. Il a du s'ennuyer ferme, le pauvre. Faire semblant de lire le figaro, ça n'est tout de même pas très crédible.
A propos du malheureux en attente de sa femme : je pensais qu'on ne voyait ce genre de choses que dans les films.
Quant aux pélerins, je pensais qu'il devaient effectuer leur pélerinage à pieds. Mais un pélerinage Paris/Lourdes/Saint jacques /Lourdes/paris en une journée, c'est aussi ça la modernité. Ils prennent le temps d'aller vite. Et c'est bien.
Rédigé par : Nitram | 10 octobre 2006 à 16:36
Je n'invente rien promis juré !!! Rien que du vrai, du vécu, du vu de mes yeux vus !!! Oserai-je dire parfois hélas ??? Merci du commentaire !!!!
Rédigé par : ophise | 10 octobre 2006 à 18:07
Je suis un fanatique des gares. Il y a l'excitation du départ, qui tranche avec le ronron quotidien, les gens sachant qu'ils vont être face à des inconnus pendant de longues heures, font assaut de toilette, c'est toujours un peu l'aventure...
Rédigé par : Saoulfifre | 11 décembre 2006 à 23:50
pas d'histoires avec des animaux (sauvages par exemple?)
Rédigé par : karl | 18 juillet 2007 à 11:59